jeudi 1 décembre 2011

Automatisation partielle


Toutes les décisions ne peuvent pas être automatisées, mais beaucoup peuvent l’être. Entre ces deux extrêmes une frontière existe. Quelle est-elle ? Comment la caractériser ?

Raja Parasuraman et Thomas Seidon ont écrit un article il y a une dizaine d’’années pour tenter de modéliser cette frontière. Il est intitulé “A Model for Types and Levels of Human Intercation with Automation. Cet article est tout à fait intéressant et a d’ailleurs été récemment commenté par Vijay Pandiarajan et James Taylor.

Pour faire simple ce modèle identifie 10 niveaux d’automatisation, les voici :

10. L’ordinateur décide de tout.
9. L’ordinateur décide d’informer ou pas les humains.
8. L’ordinateur informe les humains si ceux-ci le lui demande
7. L’ordinateur informe de toute manière les humains.
6. L’ordinateur donne du temps aux humains pour mettre un veto
5. L’ordinateur fait des suggestions que l’humain approuve
4. L’ordinateur propose des alternatives
3. L’ordinateur restreint l’espace de recherche et propose un nombre réduit de possibilités
2. L’ordinateur propose la totalité des alternatives possibles
1. L’humain décide et agit sans l’aide de l’ordinateur

Cette liste est intéressante du fait que de prime abord quand on pense automatisation on pense surtout à une automatisation complète et peu à une automatisation partielle. Elle est donc un moyen simple pour exprimer qu’il existe beaucoup de possibilités entre ces deux extrêmes.

James Taylor propose deux autres cas :
  1. le cas où le rôle de l’ordinateur se limite à sélectionner les données utiles à la prise de décision
  2. et le cas où l’ordinateur propose différentes alternatives en mettant l’emphase sur celle qu’il préfère.
Je suggère un troisième cas. La formalisation de règles n’est pas toujours facile à réaliser comme en témoigne la note de  Ken Orr . Ken Orr a écrit de manière claire que la difficulté de formaliser des règles croit nettement plus vite que la difficulté du problème et donc qu’il existe bon nombre de problèmes dont la résolution automatique n’est pas pour demain soit parce que la logique de résolution est connue mais difficile à formaliser soit parce que cette logique n’est pas connue ou mal connue
L’automatisation partielle est une réponse à cette préoccupation.
Le troisième cas consiste à donner à l’ordinateur la mission de savoir déterminer s’il sait ou non résoudre le cas qui lui est présenté. A charge pour lui de résoudre les cas simples et à charge aux humains de traiter les cas difficiles.

Je terminerais cette note en signalant que dans de nombreux cas l’automatisation partielle n’est pas possible, il s’agit par exemple de cas où la décision doit être prise de manière extrêmement rapide ou, plus simplement, de cas où l’homme n’est pas joignable.

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